Pollution atmosphérique exorbitante à Pékin et Shanghai

Session plénière mars 2014 - Question écrite de Monsieur Francis NIZET, membre élu de la circonscription électorale de Tokyo

QUESTION

Les particules fines désignent les particules de diamètre inférieures à 2,5 micromètres présentes en suspension dans l’air. De nombreuses études scientifiques montrent sans ambiguïté que de trop fortes concentrations de ces particules dans l’air respiré sont à l’origine de maladies pulmonaires et vasculaires. Elles sont très clairement classées comme cancérigènes par l’Institut National du Cancer.
La réglementation française (décret du 15 février 2002) place les niveaux limites à 50 microgrammes par mètre cubes d’air et l’OMS à 25 pour les plus fines particules. Une étude financée par l’Union Européenne et publiée par la revue médicale The Lancet a été rendue publique le 9 décembre 2013 : menée sur 367 251 personnes suivies pendant 14 années en Europe, cette étude montre que pour chaque augmentation de 5 microgrammes par mètre cube, le risque de mourir augmente de 7 %.

A Pékin et à moindre niveau à Shanghai le niveau de ces microparticules est quotidiennement mesuré toutes les six heures et accessibles par chacun sur le site www.aqicn.org. A l’heure où est écrite cette question sur les deux derniers jours, le niveau de microparticules 2,5 PM était en moyenne de 337 avec un pic à 706. Cet épisode est devenu courant dans la capitale chinoise : un article publié dans le journal les Echos du 13 février 2014 rapporte que les chercheurs de l’Académie des Sciences Sociales chinoise jugeaient, dans un rapport rendu public, la ville de Pékin « à peine vivable ».

Le Lycée Français international de Pékin est situé au centre-ville non loin des lieux de mesure. Il regroupe un millier d’élèves et plus d’une centaine d’agents.
Des actions ont été prises depuis plus d’un an pour tenter de diminuer les effets de cette pollution très aiguë sur la santé des élèves et des agents : achat de purificateurs d’air placés dans chaque classe, application de la législation chinoise de fermeture de l’établissement en cas de pics récurrents, restriction des activités scolaires et, pour l’avenir, intégration dans le projet immobilier d’un purificateur centralisé.
D’autre part, un chercheur du CNRS mène dans le cadre de ses travaux avec le soutien de certaines institutions scientifiques européennes et chinoises des mesures avec le soutien du Lycée Français qui intègre ces recherches dans le cadre d’un projet pédagogique pilote.

Devant l’aggravation du phénomène constatée depuis plusieurs mois et relatée dans l’ensemble de la presse internationale évoquant une « airpocalyse », l’AEFE compte-elle prendre des mesures supplémentaires comme l’achat de purificateurs additionnels ou renforcer l’équipe soignante de l’établissement ?

L’AEFE compte-elle prendre en compte cette mise en danger très importante de la santé de ses personnels placés en poste dans un tel environnement en augmentant leurs indemnités pour financer l’achat de purificateurs et en leur donnant la possibilité, dans le cas de pics importants, de rester chez eux sans qu’ils aient à exercer leur droit de retrait ? Compte-elle faciliter, lors du mouvement annuel, d’autres affectations à ses personnels qui le désireraient ?

Quel est l’objectif scientifique des expériences menées au Lycée Français ? Quand et de quelle façon seront communiqués les résultats ? Seront-ils rendus publics ? Quelle est la structure du financement de cette étude ? Quelles sont les autorités scientifiques impliquées ? Quels résultats nouveaux attend-on concernant des phénomènes dont la gravité semble désormais parfaitement connue ?

REPONSE

Toutes les salles du lycée français international de Pékin étant équipées de purificateurs, il n’est pas nécessaire d’en acheter d’autres. Par ailleurs, il n’y a pas de nécessité de renforcer l’équipe soignante, la pollution n’engendrant pas, au vu des statistiques 2013, davantage de visites à l’infirmerie.

Par ailleurs, le lycée bénéficie des dispositifs suivants :

  • adaptation à terme des règles de l’établissement lors de pics de pollution atmosphériques (meilleure anticipation des risques, meilleur diagnostic des inflammations respiratoires et autres conséquences, meilleure adaptation des mesures de prévention) ;
  • participation active des élèves aux mesures et à l’utilisation des appareils, réutilisation en classe de l’expérimentation (TP, AP en 2de, etc.), échanges avec les scientifiques du projet et sensibilisation aux travaux de recherche ;
  • dans le cadre du programme de prévention initié par le lycée, sensibilisation des élèves aux risques de pollution et à l’utilisation des moyens de protection (purificateurs, masques, etc.).

Le CNRS, l’INSERM, l’Académie des sciences de Chine et l’Université de Fudan à Shanghaï sont impliqués dans ce projet.

Les résultats seront rendus publics et seront communiqués tout au long des deux années.

Pour le futur lycée, l’AEFE a prévu un dispositif centralisé d’air neuf filtré./.

ORIGINE DE LA REPONSE : AEFE

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