Entretien et surveillance des cimetières français en Algérie

Question écrite de Mme Aurélie FONDECAVE, conseillère consulaire à Francfort et conseillère AFE pour l’Allemagne, Autriche, Slovaquie, Slovénie, Suisse.

Il existe en Algérie plusieurs cimetières français dits « de regroupement ». Après accords entre la France et l’Algérie, ces derniers accueillent les « restes » d’autres cimetières français détruits.

Ils sont le plus souvent loin des Consulats de France, entretenus par des familles ou des associations qui ont peu de moyens. Ils sont l’objet récurrent d’actes de vandalisme facilités par l’isolement et un gardiennage insuffisant voir inexistant sauf exceptions.
Ainsi, le Consulat de France d’Annaba (anciennement Bône) a du faire refermer en urgence 60 tombes, fin 2014 /début 2015 à Skikda (anciennement Philippeville) ainsi qu´une dizaine d’autres à Stora, commune de Skikda fin 2016. Au cimetière d’Annaba, fin 2016, des tombes vandalisées ont été réparées par la municipalité algérienne, après signalement par le Consulat.

Ce vandalisme, ajouté au manque de moyens rend le travail des associations extrêmement difficile. Au vu de la suppression probable de la réserve parlementaire, cette situation ne pourra qu´empirer.

Quelles mesures urgentes comptez-vous initier pour
1) assurer l’entretien régulier et la rénovation de ces cimetières ?
2) faire sécuriser leur accès et instaurer un système de veille et d’alerte en cas de dégâts dus au temps ou aux actes malveillants ?
3) soutenir concrètement l´action des associations qui représentent des familles aux revenus modestes ?

Depuis 2003, un plan d’action et de coopération a été engagé avec les autorités algériennes en faveur des sépultures civiles françaises en Algérie, afin que soit préservée la mémoire des Français qui y sont inhumés. Ce plan a permis la réalisation d’importantes opérations d’entretien et de réhabilitation, ainsi que le regroupement de 200 petits cimetières pour un montant de plus de 4,6 millions d’euros, sur le budget du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Une étroite collaboration s’est établie entre les autorités locales algériennes et les consulats de France à Alger, Annaba et Oran qui pilotent sur le terrain ces opérations. Les autorités françaises ne manquent pas d’attirer l’attention des autorités algériennes afin que les cimetières rénovés ne soient pas laissés de nouveau à l’abandon. Elles leur rappellent régulièrement leurs obligations et signalent auprès d’elles les actes de vandalisme ou de profanation lorsqu’ils se produisent.

L’effort budgétaire de la France a été complété par un fonds de concours « Contribution de tiers au plan d’action et de coopération relatif aux sépultures civiles françaises en Algérie », créé en 2004, qui a permis de collecter plus de 350 000 €. Les collectivités territoriales, les associations mais aussi les particuliers peuvent abonder le fonds de concours sous forme de subvention.

Il n’en reste pas moins que les cimetières font partie du domaine des collectivités locales algériennes qui doivent en assurer l’entretien et le gardiennage, l’entretien des parties privatives incombant, tout comme en France, aux familles. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères assume pleinement ses obligations, mais ne peut se substituer aux autorités algériennes ni aux familles.

La direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire, comme elle l’a déjà fait par le passé, tiendra une réunion d’information et de concertation en 2018 avec les élus, collectivités territoriales et associations concernés./.

Origine de la réponse : ADF