Subvention de l’État à l’adresse de la société française de bienfaisance de Beyrouth pour faire face à une demande d’aide en constante évolution

Question écrite de M. Jean-Louis MAINGUY, conseiller consulaire (Liban-Syrie) et conseiller à l’AFE (Asie centrale-Moyen-Orient)

Le budget de subvention de l’État à l’adresse de la société française de bienfaisance de Beyrouth était de 17.000€ pour l’année 2014. Cette somme a été réduite pour l’exercice 2015, à 10.000€ soit 40% de moins que l’année précédente alors que les demandes d’aide sociales adressées à cet organisme ont augmenté en un an de plus de 35% (chiffre présenté par cet OLES au 31 août 2015).

Le Liban connait actuellement une crise économique hors pair, due aux évènements régionaux (guerre en Syrie et en Irak) qui favorisent une paupérisation galopante de la population française du Liban inscrite dans le tissu social de ce pays depuis de très nombreuses années.

La société française de bienfaisance de Beyrouth rencontre d’autre part des difficultés majeures à récolter des fonds auprès des entreprises locales qui ont dû réduire leur budget d’entraide à cause de la situation économique dégradée.

Enfin la crise sécuritaire qui prévaut au Liban et l’affût massif de réfugiés syriens et irakiens sur le territoire (1.500.000 réfugiés pour une population locale de 4.500.000 personnes), empêche les structures de la société française de bienfaisance de Beyrouth d’entreprendre les actions de sensibilisation en vue des appels de fonds de solidarité qu’elle avait l’habitude d’organiser dans diverses régions, maintenant instables.

Dans la situation exceptionnelle que traverse actuellement le Liban et la communauté française qui y réside, serait-il envisageable d’abonder exceptionnellement le budget de l’exercice 2015 de l’aide de l’État par une remontée de fonds de 7.000 à 10.000 euros pour au moins égaler la subvention de l’année précédente et répondre ainsi aux très nombreux cas sociaux qui font appel à cet organisme dont l’action et l’efficacité sont reconnues depuis plus de 40 ans par l’ensemble des structures officielles de la France au Liban ?

En dépit de la contrainte budgétaire globale que connaît le MAEDI, le budget d’aide sociale accordé au Liban en 2015 (1.483.283 euros) est en augmentation par rapport à celui de 2014 (1.443.677 euros) alors que, parallèlement, le nombre d’allocataires est en diminution (307 contre 314).

Les subventions, accordées par le Département au titre de son soutien aux organismes locaux d’entraide et de solidarité (OLES), s’inscrivent dans la complémentarité de l’action de ces organismes avec celle de notre poste consulaire.

Ainsi, dans les cas dûment justifiés, notre poste consulaire a la possibilité, en fin de gestion, de demander au Département l’autorisation d’octroyer une subvention complémentaire à l’association de bienfaisance de Beyrouth par redéploiement sur les crédits d’aide sociale délégués inemployés (décès, départ d’allocataires…). Cette procédure a déjà permis, par le passé, d’abonder en fin d’année le budget de cette association.

Cette demande de subvention complémentaire doit être étayée, s’agissant de dépenses publiques, d’une production par l’association d’un compte rendu narratif et financier de l’utilisation des fonds publics déjà versés par notre poste en 2015 (10.000 euros), y compris ceux imputés sur la réserve parlementaire (30.000 euros en 2015).

Origine de la réponse : MAEDI/FAE/SFE/ESA