Modernisation des méthodes de communication utilisées par les postes consulaires

Question écrite de Mme Aurélie FONDECAVE, conseillère consulaire à Francfort et conseillère AFE pour l’Allemagne, Autriche, Slovaquie, Slovénie, Suisse.

Les résultats du Baromètre Harris Interactive 2017 pour Communication Sans Frontières et Facebook « Les ONG, les réseaux sociaux et l’engagement citoyen en 2017 » ont révélé que 94% des responsables associatifs jugent les réseaux sociaux utiles pour mobiliser les citoyens.
Ce chiffre contraste avec l´usage très manichéen que font un certain nombre de postes consulaires des outils modernes de communication. En effet, ces derniers réservent le contenu de leur page facebook à une communication d´ordre purement institutionnel, se refusant à toute déviation aucune même en cas exceptionnel.

Ainsi lors des dernières élections présidentielles et législatives, les postes se sont refusé à lancer tout appel à volontaire via leur page Facebook, se contentant d´un appel par voix de mails et s´en remettant par la même aux seuls conseillers consulaires pour relayer leurs appels. De même alors qu´un chaos non négligeable régnait pendant le premier tour des élections présidentielles dans les enceintes des bureaux de vote de par un manque d´effectifs, il eut été opportun d´informer brièvement le public sur les temps d´attente et les facilités mises en place pour les personnes à besoins spécifiques (personnes âgées, femmes enceintes etc.)

Ce choix est d’autant plus regrettable que les pages des différents postes respectifs constituent un relais large et suivi et que le taux d´ouverture des mails est limité.

A l’heure du web 2.0, les citoyens attendent de leurs administrations dialogue, ouverture, et transparence. La communication des postes semblant si non défaillante du moins susceptible d´être améliorée, quelles mesures comptez-vous mettre en place afin d´améliorer la proximité entre les postes et les administrés ?

Depuis 2015 et le lancement du projet MAEDI 21, le développement de la communication sur les réseaux sociaux est l‘un des objectifs prioritaires fixés par le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères. La plupart des ambassades de France n’avaient pas attendu ce signal fort pour investir cet espace de communication (ouverture des premiers comptes dès 2010).

Notre réseau dépasse aujourd’hui les 5 millions d’abonnés globaux, ce qui souligne une vraie dynamique du côté du réseau diplomatique français. Les initiatives et l’expertise des postes en la matière ne cessent de progresser.

En ce qui concerne le vote des Français à l’étranger évoqué par votre question, le Ministère et le réseau diplomatique français ont beaucoup investi dans la communication sur internet en ce qui concerne le vote de nos compatriotes à l’étranger, autant pour l’inscription sur les listes électorales que pour les scrutins.

Il est effectivement bienvenu que nos postes, et plus particulièrement les consulats et services consulaires qui ont en charge un grand nombre de nos compatriotes, aient le réflexe d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour informer leurs administrés ; et nous sommes heureux de savoir que nos agents ont pu mettre à profit le réseau des élus consulaires pour atteindre un public aussi large que possible.

Sur le point spécifique de l’utilisation des réseaux sociaux, nous avons constaté pendant les week-ends de l’élection présidentielle que de très nombreux postes ont communiqué des informations pratiques (lieux, horaires d’ouverture des bureaux, mode d’emploi de l’élection) sur leur compte twitter ou Facebook. Certains ont même informé en temps réel via les réseaux sociaux de l’affluence et du temps d’attente afin de mieux permettre aux Français de planifier leur déplacement pour le vote.

Nous avons aussi constaté que dans les circonscriptions de vote à l’étranger où ont été constatées des difficultés au premier tour, les postes ont veillé à en tirer les conclusions et à mettre en place des solutions pour le second tour – ci-inclus en communiquant plus et mieux sur les réseaux.

Il est du ressort de chaque poste de décider si oui ou non il est opportun de faire un appel aux volontaires sur les réseaux sociaux. Vous comprendrez aisément qu’une page Facebook s’adressant en priorité aux ressortissants du pays d’implantation du poste n’est pas nécessairement le canal le plus pertinent pour mobiliser les ressortissants Français, seuls concernés par le volontariat. Au contraire, une page qui communique aussi en direction des ressortissants français sera un meilleur canal – et certains postes y ont sollicité des volontaires.

De nombreuses actions de formation sont menées par le ministère pour nos agents en poste tous les ans, en particulier en ce qui concerne la communication. Dans un souci d’amélioration constante, nous intégrons à nos formations les retours d’expérience et il en est de même suite aux élections de 2017.

Origine de la réponse : DCP